Marilo: Expériences Libertines

Bien décidés à ne pas rester novices, nous décidons de tester encore un nouveau club. Notre choix se porte sur le Château des Lys. Il a l’air de posséder tous les atouts qui nous plaisent : feutré, raffiné, érotique. Nous décidons d’y aller pour le dîner parce que nous pensons que c’est un bon moyen de faire connaissance avec d’autres couples. Nous choisissons pour cela une soirée, certes mixte, mais à thème : bleu, blanc, rouge pour la fête nationale. Ces couleurs symboliseront notre recherche : bleu = homme pour couple, blanc = couple pour couple, rouge = femme pour couple. Voilà la réservation est faite et l’excitation commence à monter !

Comme à l’habitude lorsque nous introduisons une nouveauté dans notre pratique du libertinage (nouveauté certes légère puisque pour l’instant il ne s’agit que de lieux), nous en parlons beaucoup et mille questions surgissent : quelle est la tenue idéale, comment sera le lieu, comment trouverons nous les gens, n’y aura-t-il pas trop d’hommes seuls ? Autant de questions qui nous inquiètent et nous excitent à la fois. Mais la plus importante de toutes : qu’allons nous faire ce soir ? L’amour à côté d’un couple qui nous plaira beaucoup ? Des câlins avec un garçon gentil et délicat ? Et nous voilà dans le monde de l’imaginaire, du phantasme et en route pour toujours plus d’excitation.

Les heures passants, nous sommes habillés et en route pour ce lieu, promesse de tous les plaisirs. Nous avions peur de nous perdre et finalement arrivons pile à neuf heures moins cinq devant la porte. Rien que l’aspect de cette tourelle qui donne sur une ruelle de Paris nous fait penser que nous avons bien choisi. L’ambiance y est déjà ! La promesse d’une soirée féerique s’annonce.

Nous sonnons enfin à la porte. Quelques secondes de patience et le major d’homme nous ouvre la porte. L’entrée est exiguë et nous sommes déçus par ces portes manteaux qui se trouvent derrière la caisse : pas de casier pour pouvoir se mettre à l’aise. Pourtant nous avions vu furtivement sur la vidéo, une pièce qui ressemblait à de vrais vestiaires. Tant pis, nous confions nos effets personnels au major d’homme, et entre autre la seconde paire de chaussure sexy de Marie (tant pis pour vous messieurs, son galbe de mollet gardera une courbe normale…).

Enfin, nous pénétrons dans l’antre du château avec une promesse de visite lorsque le major d’homme aurait un moment. Dans l’immédiat, un autre couple arrive sur nos talons, il nous faut laisser la place.

Une fois passé le sas, on arrive directement au bar, très sympa. Ce qui nous paraît étrange c’est cet espace danse avec tout le long des banquettes étroites alignées où l’on voit bien qu’on ne peut que rester assis, comme présenté en devanture aux hommes qui passent… Enfin pour l’instant il n’en est rien : nous sommes les premiers clients. Nous passons donc à l’apéritif en attendant la visite et les suivants. Nous commandons et finissons de mettre nos bracelets de couleur : un bleu et un blanc parce qu’on est gourmand et puis on ne veut pas rater une occasion !

On trinque et le couple qui nous suivait arrive. On se regarde et déception ! La dame met un bracelet rouge autour du poignet de son mari. Quelle plaie ces bracelets en fait ! Impossible de lier connaissance avec une différence pareille : recherche totalement opposée. Et les questions ressurgissent : comment allons-nous gérer l’affichage de nos désirs à ce point ? Sommes-nous (ou plutôt) suis-je capable d’assumer ?

Les gens arrivent au compte goutte. La bonne nouvelle c’est que ce ne sont que des couples (c’est normal pour l’heure du dîner), la mauvaise, ils arborent tous des bracelets rouges. Même pas un blanc… Le major d’homme vient pour débuter la visite (timing parfait nous venons de finir notre apéritif) en entraînant derrière lui tous les couples présents (et oui ce soir nous sommes tous neufs !). Ah juste un moment, un monsieur est parti soulager sa vessie. Nous l’attendons et à la sortie l’applaudissons : l’ambiance est bonne !

En route pour la visite qui commence par les coins câlins. Comme ça on ne perd pas de vue pourquoi on est là. Les coins câlins sont plein de petits recoin très agréables et ce « sous-marin » où on ne tient pas à nombreux, mais qui est percé d’une fenêtre permettant de voir sans être vu… Une partie plus déroutante pour nous : un grand lit rond avec une banquette en face trop étroite pour s’y allonger ! Juste pour voir le spectacle ! Pour finalement arriver… aux vestiaires ! Celui que nous avions entraperçu sur la vidéo du club. Si nous avions su, nous aurions demandé à y avoir accès. Ce n’est pas grave ce sera pour la prochaine fois… Nous continuons la visite pour trouver les douches (très belles), la partie restaurant (petite), et surtout la partie SM avec prêt du matériel complémentaire à l’accueil (surtout ne pas hésiter à demander !).

Après cette visite, nous nous égayons dans le club. Des couples continuent à arriver et c’est vite l’heure du dîner. Nous sommes installés à une table, seuls. Pas le choix des plats, juste du vin. Les mets sont raffinés. Un couple vient s’installer à côté de nous. Ce sont des habitués. Le monsieur organise également des soirées privées chez lui. Ils sont très gentils et nous font les honneurs de leur club préféré.

Le dîner terminé nous nous installons aux abords du bar et observons un peu. Les hommes et les couples sont assis sur les banquettes alignées et se regardent en chien de faïence, malgré la musique qui bat son plein. Les seuls mouvements sont aux abords de la salle fumeur, les entrées et les sorties.

Nous décidons de monter voir ce qui se passe aux coins câlins suivis de quelques hommes. On s’aperçoit que la fête est à son comble là-haut. Les coins câlins sont pleins. Parmi les hommes présents, certains participent, d’autres regardent. On entend des gémissements. Nous redescendons et sommes surpris du calme qui règne en bas. Un homme vient prévenir qu’une séance SM a commencé au sous-sol. Marie m’entraîne, elle a envie de voir. Je suis réticent : ce n’est pas le genre de pratiques que j’aime. Marie a envie de satisfaire sa curiosité, nous nous installons pour regarder avec trois hommes seuls. Finalement, je l’entraîne pour remonter vers la piste de danse, sachant qu’on ne prendrait pas place dans ce tableau et que ma curiosité est loin d’égaler celle de ma compagne.

Nous nous asseyons de nouveau autour de la piste de danse. Un couple danse, seul en piste. Marie regarde intensément la femme, peut-être cela les attirera-t-ils vers nous ? Elle est encore trop timide pour se lever et m’entraîner danser près d’eux bien que l’envie soit présente.

Un homme vient s’asseoir près d’elle et entame la conversation en demandant ce que nous cherchons : il n’a qu’à regarder la couleur de nos bracelets… Bref, il faut bien commencer par quelque chose. Marie lui répond sans quitter le couple qui danse des yeux que pour l’instant nous sommes plutôt intéressés par un couple. Il ne se démonte pas et commence à nous poser des questions : si nous connaissons déjà le club… La conversation se lie et finalement pour nous, elle tourne un peu à l’interview d’un homme seul du milieu libertin. Marie est incorrigiblement curieuse !!! Finalement, le dialogue tourne court voyant que nous ne sommes pas intéressés.

Nous retournons aux coins câlins, c’est toujours bondé. Nous redescendons et nous arrêtons au bar pour boire un verre. Nous nous caressons et l’excitation monte. Ne sentant pas notre place, nous décidons de partir pour finir, comme souvent, dans notre lit. En sortant, nous croisons un groupe de jeunes qui s’exclame, choqués de voir des gens en chair et en os sortir d’un club libertin. C’est le désavantage d’être au cœur de Paris. Les rues sont rarement désertes, même à une heure avancée de la nuit.

Nous ne regrettons pas cette sortie, même si elle a été très soft. Lorsque nous rentrons et pour les jours qui suivent, nous avons la tête toujours pleines d’images érotiques qui décuplent notre excitation et nos sensations lorsque nous faisons l’amour. On a trouvé le club beau mais sans ambiance – peut-être n’avions nous pas choisie la bonne date ? – peut-être vaudra-t-il mieux n’y retourné qu’accompagnés ?