Marilo: Expériences Libertines

Notre première intension était d’aller au Moon City. Les images de ce sauna nous ont beaucoup impressionnées surtout qu’à ce moment là sur le site du Moon on pouvait voir un petit film.

Il nous semblait plus simple d’autre part d’aller dans un sauna que dans une discothèque. Cela faisait en effet une éternité que nous n’étions pas sortis en boîte de nuit et il nous paraissait certain qu’en club nous serions trop vieux. Nous avions du mal à nous imaginer nous dandiner sur de la techno, fans des années 80 que nous sommes.

Nous avions un autre problème à régler pour pouvoir passer le pas : le type de soirée. Il nous semblait indispensable de démarrer en soirée couple. Le Moon n’en proposait qu’en semaine ce qui n’était pas possible pour nous. Nous ne souhaitions pas mettre notre vie de famille entre parenthèse pour nos coquineries (c’est toujours le cas actuellement d’ailleurs). Alors nous continuions à nous informer.

Nous avons décidé de lire le livre « Osez l’échangisme » qui nous a appris beaucoup de chose, mais a suscité également une nouvelle vague de questions. Les clubs étaient présentés comme plus softs que les saunas avec une séparation plus claire entre coins câlins et le club par lui-même (bar et piste de danse). Ils présentaient les saunas comme un lieu plutôt naturiste, ce qui posait problème à Marie. En effet, elle n’apprécie pas particulièrement la nudité et trouve plus excitant des vêtements très suggestifs. Ils conseillaient de démarrer dans un grand club du type Overside ou Acanthus dans une soirée couples. Nous avons donc décidé de nous diriger donc dans cette voie et en avons discuté avec les contacts que nous nous étions fait sur les sites de rencontre.

Nous nous étions en effet inscrits sur plusieurs sites dès ce moment là : pas pour rencontrer mais pour discuter. Nous avions besoin d’avoir plus d’information sur les codes de ce monde et nous ne trouvions ni forum, ni blog pour répondre à nos questions. L’idée était de se faire des contacts habitués au libertinage et qui seraient à même de nous expliquer ce que nous voulions savoir.

Dans tous les cas, notre idée du libertinage était en effet plus compatible avec l’anonymat des clubs. Nous recherchions des rencontres de hasard sans lendemain, sans discussion, sans savoir même comment s’appelleraient nos partenaires. Nous pensions qu’éviter la jalousie passait aussi par là : ne rien savoir de l’autre pour être sûr qu’il n’y aurait pas de suite.

Nos discussions sur internet nous rassurèrent sur notre âge et sur les tenues à adopter, très peu de renseignement par contre sur les codes, les attitudes, … il fallait que nous découvrions par nous même mais nous étions décidés.

Restait la question de savoir si notre première sortie se ferait tous les deux ou si l’on se ferait accompagner. Pour une première fois, une règle claire sur laquelle insistait Marie : si elle me demandait de partir tout de suite, nous partirions sans que je cherche à savoir pourquoi et qu’éventuellement j’essaie de la convaincre. Nous pensions qu’il y avait un fort risque que cette éventualité survienne et nous ne voulions pas être accompagnés de personnes que nous planterions alors... Cette règle est toujours d’actualité : si l’un des deux ne se sent pas bien, il le dit et nous arrêtons tout. Nous sommes toujours au centre des préoccupations de l’autre, quoi que nous fassions et nous pensons que c’est de cette façon que nous arrivons à évoluer, aussi lentement soit-il.

Avec le recul, je pense qu’il est aussi important d’être seuls pour pouvoir assimiler l’événement, être attentif à son partenaire, dialoguer. Être accompagné par un couple qui saura se faire discret nous apparait également une bonne solution aussi mais encore faut-il savoir le choisir. Ce n’était pas notre vision de l’époque.

La réflexion a été longue. Mais une fois la décision prise, nous organisons rapidement notre première soirée à l’Acanthus. Nous pensons que si cette soirée s’est si bien passée pour nous, c’est que nous l’avions bien préparée, bien mûrie à deux, elle reflétait ce que nous souhaitions. Le plus important est de prendre les décisions à deux.